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Quand ils campent près du territoire de leurs ennemis, ils construisent une espèce de palissade autour de leurs cabanes pour ne pas être surpris ; et ils placent autour de leurs cabanes (à cause des tigres) des épines aiguës, que l’on nomme dans le pays maraga cibe ju, comme l’on place des chausses-trappes dans ce pays-ci. Ils ont du feu toute la nuit ; mais ils l’éteignent dès que le jour paraît, afin que la fumée ne les fasse pas découvrir.

Ils laissent ordinairement croître leurs cheveux et leurs ongles. Ils ont des grelots comme les autres nations sauvages, et les regardent comme leurs dieux. Ils ont les mêmes boissons et les mêmes danses. Avant de commercer avec nos vaisseaux, ils avaient comme elles des dents d’animaux en guise de couteau et des haches en pierre.

Ils vont souvent à la poursuite de leurs ennemis, et se cachent ordinairement derrière des tas de bois mort qui sont près des cabanes, afin de surprendre ceux qui sortent des villages pour aller chercher du bois.

Ils traitent horriblement leurs ennemis, et ceux-ci le leur rendent bien. Dans leur fureur, ils coupent quelquefois les bras et les jambes des captifs avant de les tuer : les autres nations, au moins, tuent leurs ennemis avant de les manger.


Des habitations des Tuppinambas, dont j’ai été le prisonnier.
CHAPITRE IV.

Les Tuppinambas demeurent entre la mer et les montagnes dont j’ai parlé. Leur territoire a soixante milles d’étendue :