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ils guérissent la plaie avec un onguent, et le trou reste ouvert. Quand ils sont devenus grands, et en état de porter les armes, ils agrandissent ce trou et ils y introduisent une pierre verte ; ils placent dans la lèvre le bout le moins large, et cette pierre est ordinairement si lourde, qu’elle leur fait pendre en dehors la lèvre inférieure. Ils ont aussi des trous aux deux joues, et ils y mettent des pierres de la même manière ; ils arrondissent ces pierres à force de les frotter ; quelques-uns ont des morceaux de cristal, qui sont plus minces, mais aussi longs. Ils se font des espèces de colliers avec un gros coquillage de mer, qu’ils nomment matte pue. Ces colliers ont la forme d’un croissant, et se nomment hog-gessy.

Ils font aussi des colliers blancs avec des morceaux de coquillages de la grosseur d’une paille. Ces colliers leur coûtent beaucoup de peine à fabriquer.

Ils s’attachent des bouquets de plumes aux bras, se peignent de noir, de blanc et de rouge : ils se collent des plumes sur le corps avec une espèce de gomme qui découle des arbres, et dont ils frottent les parties de leurs corps où ils veulent placer ces ornements ; les plumes y restent attachées. Ils se peignent quelquefois un bras en rouge, l’autre en noir, et se bigarrent le corps de la même manière.

Ils font, avec des plumes d’autruches, une espèce d’ornement de forme ronde, qu’ils attachent au bas du dos quand ils vont à la guerre ou à quelque grande fête ; ils le nomment enduap.

Les Indiens prennent ordinairement le nom de quelqu’animal sauvage, mais ils en ont ordinairement plusieurs.