Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/34

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Je quittai ce port à bord d’un vaisseau anglais, pour me rendre à une ville d’Espagne, nommée Porto-Santa-Maria, où il allait prendre un chargement de vin, et j’allai de là à Séville, où l’on était occupé à armer trois vaisseaux pour Rio de la Plata, pays de l’Amérique, qui, comme la riche province du Pérou, qu’on a découverte récemment, ne forme qu’un seul continent avec le Brésil.

On avait envoyé, quelques années auparavant, plusieurs vaisseaux pour conquérir ce pays. L’un d’eux était revenu pour demander du secours, et rapportait que l’on y trouvait beaucoup d’or. Le commandant des trois vaisseaux se nommait don Diégo de Senabrie. Il était gouverneur de la nouvelle colonie. Je m’embarquai sur un de ces vaisseaux, et quand les préparatifs furent terminés, nous nous rendîmes à Saint-Lucas (San-Lucar), où la rivière de Séville se jette à la mer, et nous y restâmes à l’ancre pour attendre un bon vent


Mon second départ de Séville en Espagne pour l’Amérique.
CHAPITRE VI.

L’an 1549 de Notre-Seigneur, quatre jours après Pâques, nous mîmes à la voile de Saint-Lucas, et le vent étant devenu contraire, nous entrâmes dans la rade de Lisbonne. Aussitôt qu’il eut tourné, nous nous dirigeâmes vers les Canaries, et nous jetâmes l’ancre dans le port d’une ville nommée Palma, où nous embarquàmes du vin pour le voyage. Les pilotes convinrent que si, pendant la traversée, ils étaient séparés par le gros temps, ils se rejoindraient sur la côte par 28 degrés au sud de la ligne équinoxiale.