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et ne savait pas si nous étions près ou loin de Saint-Vincent, et s’il y avait des sauvages à craindre, quand tout à coup un de nos compagnons, nommé Claudio, Français de nation, qui courait le long de la côte pour se réchauffer, aperçut un village derrière les bois, et dont les maisons étaient construites à l’européenne. Il y alla en toute hâte, et trouva qu’il était habité par des Portugais. On le nomme Ytenge Ehm, il n’est qu’à deux milles de Saint-Vincent. Claudio raconta notre naufrage, et dit que nous étions gelés et ne savions où aller. Aussitôt les habitants accoururent pour nous emmener dans leurs maisons, nous donnèrent des habits ; et nous y restâmes quelques jours pour nous refaire.

De là nous allâmes par terre à Saint-Vincent. Nous y fûmes très-bien reçus : on nous nourrit pendant quelque temps ; ensuite chacun se mit à gagner sa vie comme il put. Le commandant portugais, voyant que notre vaisseau était perdu, en fit partir un autre pour le port de Byasape, qui ramena le reste de nos gens.


Description de Saint-Vincent.
CHAPITRE XIV.

Saint-Vincent est une île tout près du continent, qui renferme deux villages : l’un est appelé par les Portugais Sam-Vicente, et par les Indiens Orbioneme ; l’autre, à un mille de là, se nomme Ywawasupe.