Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/153

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Quand il eut vu périr ainsi toute sa famille, il craignit de mourir aussi lui et ses femmes ; mais je le consolai en lui disant que je prierais mon Dieu de lui conserver l’existence, s’il me promettait de penser à moi quand la santé lui serait revenue, et de me laisser la vie. Il y consentit, et défendit sévèrement de me maltraiter ou de me menacer.

Sa maladie dura encore quelque temps : enfin il guérit, ainsi qu’une de ses femmes qui était tombée malade ; mais huit personnes de sa famille périrent, entre autres une de celles qui m’avaient le plus maltraité. Il y avait encore dans le village deux autres chefs qui possédaient chacun une cabane : l’un se nommait Wratinge Wasu et l’autre Kenri-makui. Le premier avait rêvé que je m’approchais de lui et que je lui annonçais sa mort : il vint le lendemain s’en plaindre à moi. Je lui assurai que cela n’arriverait pas s’il ne cherchait pas à me faire périr, et il me promit si ceux qui m’avaient fait prisonnier ne