Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/159

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me regarderont toujours comme un menteur, et me tueront un jour ou l’autre.

Je lui disais tout cela dans la langue des sauvages, lui demandant s’il n’avait pas un cœur de chrétien dans la poitrine, et s’il ne croyait pas qu’il y avait une autre vie après celle-ci, pour conseiller aux sauvages de me faire périr. Il commença alors à se repentir de ce qu’il avait fait, et m’assura qu’il m’avait pris pour un Portugais ; et que tous les gens de cette nation étaient de tels scélérats, qu’aussitôt que les Français pouvaient en prendre un au Brésil, ils le pendaient sur-le-champ ; ajoutant qu’ils étaient bien obligés de se conformer aux mœurs des Indiens, et de souffrir qu’ils traitassent leurs prisonniers comme ils l’entendaient, puisqu’ils étaient comme eux ennemis des Portugais.

A ma prière, il dit aux sauvages que la première fois il s’était trompé : que j’étais Allemand et ennemi des Portugais, et qu’il voulait m’emmener où les vaisseaux