Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/174

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mon frère. Ils m’amenèrent donc jusqu’à la distance d’un jet de pierre du vaisseau, et je criai à ceux qui s’y trouvaient : « Dieu soit avec vous, mes frères, qu’un seul de vous me parle, et laissez croire aux Indiens que je suis Français. » Alors un nommé Jean Sanchez, Biscaien, que je connaissais bien, me dit : « Mon cher frère, c’est à cause de vous que nous sommes venus avec ce vaisseau. Nous ignorions si vous étiez mort ou vivant, car le premier vaisseau n’a pas pu avoir de vos nouvelles ; et le capitaine Brascupas de Sanctus nous a ordonné de nous informer si vous viviez encore, et de vous racheter si les Indiens y consentaient ; dans le cas contraire, de chercher à en prendre quelques-uns pour les échanger avec vous. »

Je lui répondis : « Que Dieu vous récompense dans l’éternité ; car je suis dans le plus grand danger, et j’ignore encore ce que les Indiens feront de moi. Ils m’auraient déjà massacré si la Providence ne m’avait préservé. Ne cher-