Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/196

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pèrent en morceaux et firent rôtir leur chair. Parmi ceux qui furent mangés cette nuit-là, il y avait deux Mamelouks qui étaient chrétiens ; l’un était fils d’un capitaine portugais, nommé George Ferrero, et d’une femme sauvage ; le second se nommait Jérôme. Il avait été fait prisonnier par un sauvage qui demeurait dans la même cabane que moi, et qui se nommait Parwaa ; il passa la nuit à le faire rôtir à un pas de moi. Ce Jérôme, Dieu veuille avoir son âme, était parent de Diego de Praga.

La même nuit, je me hâtai de me rendre à la cabane où étaient les deux frères, car ils avaient été mes amis à Brikioka avant ma captivité. Ils me demandèrent s’ils seraient mangés : je ne pus rien leur répondre, sinon que cela dépendait de la volonté de Dieu et de Notre Seigneur Jésus-Christ ; et que, puisqu’ils m’avaient protégés jusqu’ici, eux-mêmes pouvaient espérer d’obtenir la même faveur par leurs prières.

Ils me demandèrent ce qu’était devenu leur