Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/200

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défendit de leur parler, ajoutant qu’ils n’avaient qu’à rester dans leur pays au lieu de se réunir à ses ennemis pour lui faire la guerre. Je le suppliai de leur accorder la vie et d’en tirer une rançon ; mais il persista dans son dessein.

Il avait devant lui un grand panier plein de chair humaine, et était occupé à ronger un os. Il me le mit à la bouche, me demandant si j’en voulais manger. Je lui dis alors : A peine un animal sauvage en dévore-t-il un autre, comment mangerais-je de la chair humaine ? Puis il mordit dedans, en disant : « Jau ware sche. Je suis un tigre et je le trouve bon. » Alors je le quittai.

Le soir, il ordonna que chacun amenât ses prisonniers dans un espace vide entre la mer et la forêt. Les sauvages s’y rassemblèrent, en formant un grand cercle au milieu duquel ils les placèrent, et les forcèrent à chanter et à faire du bruit en l’honneur des Tammarakas. Quand les prisonniers eurent chanté, ils