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Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/30

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eux, ils se jetaient tous par terre, pensant se mettre ainsi à l’abri de nos coups. Ils nous serraient de si près, qu’on ne pouvait ni entrer dans le village ni en sortir ; ils approchaient le plus possible et tiraient en l’air, croyant que leurs flèches retomberaient sur nous. Ils en lançaient aussi qui étaient enveloppées de cire et de coton enflammés, dans l’espoir de mettre le feu au toit des maisons, et de s’emparer de nous pour nous dévorer.

Nous avions peu de vivres, ils furent bientôt consommés ; car c’est l’usage du pays d’aller prendre tous les jours ou tous les deux jours des racines fraîches pour faire du pain ou des gâteaux, et nous ne le pouvions plus.

Voyant donc que nous allions manquer de nourriture, nous partîmes avec deux embarcations pour en chercher à un village nommé Tammaraka. Les sauvages avaient jeté des troncs d’arbres en travers du fleuve, et