Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/301

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avec leurs tammarakas, et chacun prie la sienne de lui faire faire un prisonnier. Ils se mettent en route, et, lorsqu’ils sont près du pays ennemi ou qu’ils pensent y arriver le lendemain, le chef leur ordonne d’observer avec soin les rêves qu’ils auront dans leur sommeil.

Lors de l’expédition que je fis avec eux, pendant la nuit que nous passâmes avant d’entrer sur le territoire ennemi, le chef parcourut le camp, et recommanda à chacun de faire attention à ses songes. Il ordonna aussi que, dès le point du jour, les jeunes gens iraient à la chasse et à la pêche. On exécuta ses ordres. Le principal chef fit cuire ce qu’on lui apporta, et il invita les autres à venir à sa cabane. Ils s’assirent tous en cercle : on leur servit à manger, et quand le repas fut fini, chacun raconta les rêves qu’il avait eus pendant la nuit ; ils en furent tous satisfaits, et se mirent à danser avec leurs tamaracas.

Ils vont ordinairement reconnaître l’ennemi la nuit, et ils l’attaquent le lendemain de très--