Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/66

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mois, car nous avions encore trois cents milles à faire mais quand tout fut près, le grand vaisseau coula à fond dans le port, ce qui empêcha notre départ.

Nous passâmes ainsi deux ans dans le désert, au milieu des dangers, souffrant tellement de la faim, que nous mangions des rats, des lézards, les animaux les plus dégoûtants que nous trouvions, les coquillages que nous ramassions sur les rochers et les choses les plus extraordinaires ; car les sauvages qui nous avaient d’abord fourni des vivres ne voulurent plus nous en procurer quand nous n’eûmes plus de marchandises à leur donner en échange, et nous ne pouvions plus nous fier à eux.

Voyant donc que si nous restions plus longtemps dans cet endroit, nous finirions par y périr, nous primes la résolution de nous diviser en deux troupes. La plus nombreuse devait se rendre par terre à la ville de l’Assomption, éloignée d’environ trois cents