Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/71

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terie que les sauvages qui les habitaient autrefois y avaient laissés ; nous trouvâmes aussi une petite source près d’un rocher. Nous tuâmes un assez grand nombre d’alkatrases, et nous prîmes leurs œufs que nous emportâmes à bord du vaisseau, où nous fîmes tout cuire, œufs et oiseaux. A peine avions-nous fini de manger, nous fûmes assaillis par un coup de vent du sud si violent, que nous eûmes beaucoup de peine à rester sur nos ancres, et nous craignîmes à chaque instant d’aller nous briser sur les écueils. Nous avions espéré entrer avant le soir dans un port nommé Caninee ; mais il était déjà nuit quand nous y arrivâmes, et nous fûmes obligés de nous éloigner de terre malgré le danger d’être à chaque instant submergés par les vagues, car elles sont bien plus fortes près de la terre qu’en pleine mer et loin des côtes.

Nous nous éloignâmes tellement de la terre pendant la nuit, que le lendemain nous l’avions perdu de vue. Cependant nous en ap-