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devons reconstituer et reconstruire à nouveau la Force expéditionnaire britannique, sous son courageux commandant en chef, Lord Gort. Tout ceci est en cours, mais en attendant nous devons organiser nos défenses sur cette Île de manière à ce que le plus petit nombre possible de personnes soit requis pour la défendre efficacement pour que l’on puisse réaliser le plus grand potentiel possible d’effort offensif. Nous y sommes déjà engagés. Il serait très pratique, si c’est le désir de la Chambre, de discuter sur ce sujet lors d’une session à huit clos. Ce n’est pas que le gouvernement serait nécessairement habilité à révéler avec précision des secrets militaires, mais nous aimerions avoir une discussion libre, sans les restrictions imposées par le fait qu’elles seront lues par l’ennemi le lendemain ; de plus, le gouvernement bénéficierait des points de vue partagés en toute liberté de tous les partis de la Chambre des communes avec leurs savoirs respectifs de tant de coins de ce pays. Je comprends qu’une demande va être faite en ce sens, laquelle va rapidement être approuvée par le gouvernement de Sa Majesté.

Nous pensons qu’il est nécessaire de prendre des mesures de plus en plus strictes, pas seulement contre les ennemis étrangers et les membres trompeurs d’autres nations, mais aussi contre les sujets britanniques qui peuvent devenir un danger ou une nuisance si la guerre se transporte au Royaume-Uni. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui sont des ennemis passionnés de l’Allemagne nazie et qui sont affectés par les ordres que nous avons donnés. Je suis profondément désolé pour eux, mais nous ne pouvons pas, à ce moment et sous cette pression, établir toutes les distinctions que nous aimerions faire. Si des parachutages étaient effectués et que des combats féroces s’en suivaient, ces pauvres gens seraient beaucoup mieux hors du chemin, pour leur propre bien ainsi que pour le nôtre. Il y a, cependant, une autre sorte de gens pour laquelle je ne ressens aucune sympathie. Le parlement nous a donné les pouvoirs pour faire cesser d’une main ferme les activités de la cinquième colonne, et nous allons utiliser ce pouvoir, soumis à la supervision et la correction de la Chambre, sans la moindre hésitation jusqu’à ce que nous soyons satisfaits, et plus que satisfaits, que cette malice en notre sein soit bel et bien éradiquée.

Retournant encore une fois, et cette fois plus généralement, à la question de l’invasion, je constate qu’il n’y a jamais eu une période au cours de ces longs siècles de navigation durant laquelle nous avons pu donner une garantie absolue contre une invasion, encore moins contre d’importants raids, à notre peuple. Du temps de Napoléon, le même vent qui aurait transporté sa flotte à travers la Manche aurait pu faire dériver le blocus. Il y a toujours ce risque, et c’est ce risque qui a excité et trompé l’imagination de tant de tyrans continentaux. Plusieurs sont de vieilles fables. Nous sommes sûrs que de nouvelles méthodes seront adoptées, et quand nous voyons l’originalité de la malice, l’ingéniosité de l’agression, lesquelles nos ennemies possèdent, nous devons assurément nous préparer à toutes sortes de nouveaux stratagèmes et toute sortes de manœuvres perfides. Je pense qu’aucune idée n’est assez folle pour qu’elle ne soit pas considérée et scrutée avec un œil studieux, et en même temps, je l’espère, sérieux. Nous ne devons jamais oublier les menaces sérieuses des forces marines et aériennes, qui peuvent être exercées de manière ciblée.

J’ai, moi-même, une confiance absolue que si tous font leurs devoirs, si rien n’est négligé et que les meilleures dispositions sont prises, comme il est fait en ce moment, que nous allons nous montrer une fois de plus capables de défendre notre Île natale, de traverser la tempête de la guerre, et de survivre à la menace de la tyrannie, pendant des années si nécessaire, tout seul s’il le faut.

De toute façon, c’est ce que nous allons essayer de faire. C’est la décision du gouvernement de Sa Majesté — de chaque homme qui le constitue. C’est la volonté du parlement et de la nation.

L’Empire britannique et la République française, unis ensemble dans leur quête et dans leurs besoins, défendront jusqu’à la mort leur terre natale, s’entraidant comme de bons camarades au mieux de leur force.

Même si de grandes parties de l’Europe et de plusieurs vieux et réputés États sont tombés ou risquent de tomber sous l’emprise de la Gestapo et de tous les autres instruments du régime nazi, nous ne faiblirons pas, nous n’échouerons pas.

Nous irons jusqu’au bout, nous nous battrons en France, nous nous battrons sur les mers et les océans, nous nous battrons avec toujours plus de confiance ainsi