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LA VIE EXTÉRIEURE.


RÉSIGNATION

à laurent tailhade


C’est Dimanche. Le vent court des landes aux roches ;
La douce mer d’Arvor joue avec les écueils,
Et les horizons gris tremblent du son des cloches :
Mais le village est noir comme un drap de cercueils.


Tout est brûlé : les toits, les celliers, les étables,
Les salles, les hauts lits enchâssés dans les murs,
Les vieux dressoirs, les bancs rangés autour des tables,
Les granges qu’embaumaient les foins et les fruits mûrs.