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LA VIE EXTÉRIEURE.

— Ô Nature ! ô splendeur ! ô richesse infinie !
Qui rendra par des mots l’œuvre de ton génie ?
Tout notre effort s’épuise et râle vers le beau,
Et toi, Mère, toujours jeune et toujours féconde,
Tu poses en riant à tous les coins du monde
 Un chef-d’œuvre toujours nouveau.

 
Notre plume se rompt, notre pinceau se brise,
Et notre seule gloire est de l’avoir comprise,
Nous qui voudrions tant et qui pouvons si peu !
Reine unique de l’art, c’est ton doigt qui nous mène,
Et quand nous te chantons, la poésie humaine
 Chante le poème de Dieu !