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LA VIE EXTÉRIEURE.

 
Dans une rythmique indolence,
Comme des pendules lassés,
Les barques bercent en silence
Leur mât unique et noir qui fend les cieux glacés.


Un cormoran fuit sous la brume,
Jette au jour mort son dernier cri,
Et le phare lointain s’allume,
Astre rouge, trouant le brouillard assombri.


Sèche et longue, au vent de la grève
Qui tord sa jupe comme un ver,
Une vieille passe et relève
Des goémons visqueux pour ses foyers d’hiver.