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L’AUBE.
FIN DU RÊVE
L’homme ne t’aime plus qui t’a volée à moi ;
Notre temps de bonheur est fini sur la terre :
Va seule, j’irai seul, et gardons le mystère
Du mal que Dieu nous fait sans nous dire pourquoi.
Nous irons par la vie, et sans espoir, sans foi,
Promenant dans le vide un regret solitaire,
Nous porterons le poids des chagrins qu’il faut taire,
Toi qui souffres par lui, moi qui souffre par toi.
Et plus tard, dans les temps, par delà les années,
Quand nos douleurs auront empli leurs destinées,
Nos cœurs, las de lutter, s’endormiront, joyeux.
La Mort, en t’absolvant des peines que j’endure,
Posera son baiser de pardon sur tes yeux ;
Et pour rêver de moi, tu redeviendras pure.