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MER DE GLACE






à cyprien godebski


 

C’est une vaste mer sans mouvement, qui dort
Sous l’immensité blême et terne d’un ciel mort.

Les voix folles du vent, d’un seul coup, se sont tues.
Les flots polis et bleus ont l’air de leurs statues.

Un hiver indicible a congelé les flancs
Des vagues qui hurlaient jadis en troupeaux blancs :

Et l’océan durci par les froideurs polaires,
A sculpturalement arrêté ses colères.