Page:Haraucourt - La Légende des sexes, poëmes hystériques, 1882.djvu/20

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nous sommes, dans notre espérance dernière : car peut-être l’amour et le désir ne sont-ils que des phénomènes dynamo-électriques ; nos sexes, des accumulateurs ou des piles chargés de voltes et d’ampères, et desquels jaillit, par l’approche d’un pôle contraire, la resplendissante électricité de l’amour.

Donc, je nie le vœu du Maître, et je pose cet axiome : à côté du progressible, il est en nous des choses immuables, éternelles, et qui pourtant ont leur histoire.

Elle manquait à la Légende, cette partie de la chronologie universelle.

Je l’essaie.

Et si Victor Hugo, jaloux de voir reprendre et parachever son œuvre, insinue méchamment que je me suis taillé une plume érotique sur l’aile de son aigle, que je titille une Muse nymphomane du frottement de ma pensée : Victor Hugo est injuste, et il est petit.