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Page:Haraucourt - La Peur, 1907.djvu/118

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LA PEUR

base du torse, elle se mouvait, de droite à gauche, dans la gaine du corset, comme pour en sortir doucement.

— Et voici une gorge, blanche quoique invisible !

Elle époussetait sur sa poitrine des escarbilles peut-être absentes.

— Ce n’est pas tout !

Elle avançait un pied, et, relevant le bas de sa jupe pour serrer le nœud de sa chaussure, elle soumettait à mon appréciation le galbe de sa cheville et le poli d’une chair dont la courbe brillait entre les mailles du bas noir.

Et cætera, fit-elle, en battant sa robe au-dessus des genoux.

Afin de me présenter son profil, elle examina les montagnes, et pour que je connusse ses dents, elle rit aux arbres qui se sauvaient.

— C’est amusant d’aller si vile !

Une perle, au lobe de son oreille, brillait en rappel de ses dents, et cette oreille était minutieuse, ciselée comme un joyau, un Benvenuto de chair vive ; la perle blanche s’enchâssait dans la perle rose, et sous