23 janvier. — Deux mois pleins aujourd’hui ! Dans six mois, je mourrai.
2 février — Est-ce vrai ? Lubert affirme que la préventive compte pour la durée de la peine, et que, par conséquent, le petit boucher sera libéré le 8 juin ; il dit aussi que, pour la première peine, il pourrait invoquer la prescription, et que, dans ce cas, il sortirait le 8 avril, une semaine avant le terme.
3 février. — La même voix toujours a crié derrière ma porte, très distinctement : « J’aurai ta peau ! »
4 février. — Lubert a pris des renseignements : le petit boucher sortira de prison le 8 juin ; j’aurai le temps de déménager. Tout de même, Lubert estime que, pour moi, il vaudrait encore mieux quitter Paris et permuter. Si cela se pouvait ! En province, on est tranquille. Je vais faire passer une annonce dans les journaux.
5 mars. — L’affaire de la permutation est manquée. Il faut, paraît-il, attendre l’automne. D’ici là, je serai mort. D’ailleurs, je ne vis plus.
8 mars. — Plus que trois mois ! Je refais mon testament.
15 mars. — J’ai trouvé un petit apparte-