nu et m’écroulant sur le parquet ; les gens qui sont venus, et ma convalescence, l’enquête, le jugement…
On a eu tort de m’acquitter. On déclame des inepties ! Qu’on hésite à guillotiner un homme, je le conçois, moi qui ai tué ! Je le sais mieux que personne : nul n’a le droit de punir ; ni le mari, ni le juge, nul n’a le droit de tuer. Mais, si ce droit-là n’existe pour aucun, quelle aberration peut inspirer les êtres qui osent, sous couleur de justice, trouver à l’assassin des circonstances atténuantes ? Il n’y a pas d’excuses au meurtre, quel qu’il soit ! Afin de m’épargner, on a stupidement invoqué la passion, les lois du mariage, l’adultère de Berthe ! Le rouge de la honte m’en montait au visage pendant que j’écoutais ces bavardages monstrueux ! Avocats et jurés, on voit bien que ceux-là n’ont pas vécu, comme moi, face à face avec un cadavre qu’ils venaient de faire ! Mais, voilà ! ces messieurs ont une loi qui tue : ils n’osent plus l’appliquer, et ils n’osent pas l’abolir. Alors, lâchement, ils me cherchent, des excuses, ce qui fait leur ignominie ; ils les trouvent, ce qui fait leur crime, et ils se