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Page:Haraucourt - La Peur, 1907.djvu/245

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LA BOMBE

Le fiacre roule. Nous arrivons.

— C’est ici. Attends que j’aie ouvert.

Je saute, j’ouvre la porte ; un signe, et il arrive.

— Passe, monte. Vite ! Deux étages.

Je referme, nous gravissons l’escalier. Nous entrons chez moi. Je l’ai ! Alors, je lui parle d’une voix très douce, très tendre, fraternelle :

— Maintenant, vieux, installe-toi. Je te laisse, je retourne. Ne te montre pas aux fenêtres. Tu es chez toi, fume, lis. Et, ce soir, nous aviserons ensemble, gentiment, tous les deux, ce soir…

— Tu persistes à m’enfermer ?

— Indispensable. J’ai l’habitude, je t’ai dit : il ne faut pas éveiller l’attention des voisins… Et puis, je ne te connais pas, en somme…

J’accumule les bonnes et les mauvaises raisons ; mais, pendant que je plaide, ne s’avise-t-il pas, pour avoir une contenance, de prendre sur ma cheminée la photographie de Barbara et de Calalina, qu’il contemple ?

— Pas ça !

Je bondis en hurlant, et je lui arrache le