pleine de cris : on aurait dit qu’elle aboyait ; sur toute l’eau, ce n’était qu’un beuglement de mort : des hommes, des épaves, et ça se cognait dans les creux…
Le torpilleur ? Disparu. Le cuirassé enfonçait davantage. Parmi les lames, on jetait encore des appels, mais un peu moins, et presque plus, parce que des tas d’hommes avaient coulé à fond, et parce qu’on en ramassait quelques-uns dans les embarcations que l’escadre mettait à flot, tant qu’on pouvait.
Je suis des repêchés. Mais je n’en suis pas plus fier, oh ! là, non ! Plus de Setubal, plus de commandant, une jambe à la traîne, et un lit d’hôpital pendant qu’on se battait ailleurs ! »
Tel est le récit du matelot Chiquet ; il peut être, sur plusieurs points, contrôlé par la déposition des marins ou des officiers qui échappèrent au désastre du Setubal.
Ceux-ci nous révéleront même un détail