Page:Haraucourt - Seul, 1891.djvu/177

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l' a D r a T I N . 1 3'.J L'ABSENCE Je suis loin, et les monts dressés comme un rempart Déroulent entre nous les perspectives bleues : Mais qu'importent l'espace et le nombre des lieues? Les monts m'éloignent moins de toi que ton regard. Le vent passe et fleurit : c'est toi que je respire; Il passe en m'effleurant : c'est toi qui me soutiens ; Les astres sont des yeux qui ressemblent aux tiens, Mais leur sourire a plus d'amour que ton sourire. Quand mon exil bénit la main qui m'exila, Chère âme, comment et pourquoi maudirais-je L'absence qui rapproche et l'adieu qui protège : Je ne suis près de toi que quand tu n'es plus là.