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Cependant Me A. Rousselle jugea l’incident d’un œil moins bénévole. Faire payer l’erreur d’un greffier par 8 jours de détention à des femmes depuis si longtemps détenues, lui parut le comble de l’arbitraire, et c’est par des paroles vraiment indignées qu’il fustigea publiquement ces procédés d’une justice trop fantaisiste. Il fut applaudi des curieux qui se trouvaient dans la salle, mais cela n’empêcha point les soldats de nous ramener, baïonnette au fusil, à la Correction.

Les jours qui suivirent furent bien tristes pour nous. On n’avait pas jugé nécessaire de nous dire à quelle date fixe et définitive on entendait procéder à notre jugement, de sorte que de nouveau saisies d’inquiétude, nous nous demandions s’il ne faudrait pas passer autant de jours à la Correction qu’on nous en avait infligés aux Chantiers.

Enfin le 17 octobre, douze jours après, nous eûmes, madame Lenz et moi, le suprême soulagement de nous entendre acquitter.

Voici d’ailleurs l’extrait du jugement rendu, tel que le publièrent plusieurs journaux :