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innocent pour amener la conversation sur la ligue internationale des Travailleurs. Cette fois encore je donnai dans le piége. Nous causâmes donc et je ne lui cachai pas mes sympathies. Le programme de l’Association ouvrière me paraissant à tous égards conforme aux principes du droit moderne, je m’étonnai de bonne foi qu’on eût voulu voir dans cette ligue légitime une menace permanente pour l’ordre, un péril pour la société. Et de fait il n’y a rien, absolument rien dans les statuts, que de moral et de juste, rien que d’intelligemment conservateur.

Il est assez démontré de nos jours qu’entraver le cours d’un fleuve, aller contre les besoins des masses, c’est vouloir imprudemment les voir déborder. Or, pour ces statuts nouveaux, sorte de constitution préalable et nécessaire à l’organisation du travail dans l’avenir, le grand élément ouvrier, en déterminant ses droits, régularisait lui-même et limitait son action.

Voici pour le principe.

En fait, il est assez étrange que ce droit d’association puisse encore être contesté. Est-ce qu’aujourd’hui nous ne le voyons pas consacré dans toutes les branches de l’activité humaine ? N’est-ce point grâce à lui que chemins de fer,