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introduction

la classe des pasteurs (Vend. II. 143). De la seconde il eut deux fils : Içatvâstra, fondateur des Atharvans et Hvareçithra, chef des guerriers et trois filles parmi lesquelles le Gâthâ LII cite Pouruçista (à la sagesse abondante) épouse de Frashaostra. La troisième, fille de Jâmâçpa n’eut point d*enfants ; mais il proviendra d’elle, d’une manière miraculeuse, deux prophètes qui paraitront de mille en mille ans, puis un troisième qui ramènera le monde à la religion de son père et le rétablira dans un état de bonheur et d’immortalité. Les deux premiers s’appellent Ukhshyat ereto (qui relève la croissance) et Ukhshyat nemo (qui fait grandir la piété) le troisième est nommé : Açtvat ereto (qui pousse en avant le corporel). Ce dernier est le Çoshyant (sauveur, apôtre de la loi) par excellence.
Le semen qui le produira et qui est tombé à terre a été relevé par Nairyo Çanha qui le déposa dans la mer de Kançu. Les 99.999 Fravashis le gardent jusqu’au temps où le Çoshyant suprême en sortira et paraîtra sur la terre (Voy. Vendidâd XIX. 128 et Yt. XIII. 62).
Tout cela, il est vrai, ne se trouve pas dans l’Avesta surtout pas dans les Gâthâs. Les deux premiers prophètes sont simplement cités au Yt. XIII, très récent et rien n’y indique qu’ils soient ni prophètes, ni descendants de Zoroastre. Le troisième seul est cité au Farg. XIX et dans l’annonce de la restauration finale (Yt. XIX. fin). Rien ne permet d*affirmer que le thrimithwat du Yt. XIII. 98, veuille dire un trio de personnes et que ce ne soit pas un nom propre. Les Çaoshyants des Gâthâs n’ont rapport qu’à la loi présente et nullement au Çaoshyant futur. Ne citons que ce seul vers (XLVII. 9,) « que le Çaoshyant sache comment la sainteté lui sera donnée. » Les auteurs grecs mentionnent après Zoroastre plusieurs Mages illustres qu’ils lui donnent pour successeurs. Ce sont entre autres Ostanès, qui écrivit sous Xerxès, Gobryas et Pazatas. Mais ce sont là des sages de la Perse et non des chefs du culte mazdéen ; nous n’avons point à nous en occuper (V. Philon de Byblos, f. 6, éd. Muller. — Diog. Laert. Proœm. 2. — Suidas ὠστάνης. — Hippol. Philosoph. p. 130, éd. Oxford).

CHAPITRE III
FASTES DU ZOROASTRISME
On a vu précédemment que les origines de la religion avestique sont encore entourées de mystère, que les premiers renseignements certains, nous montrent les Mages cherchant à la propager en Perse, sous les premiers Achéménides. L’usurpation du faux Smerdis avait été une première tentative des Mages pour faire prévaloir leur doctrine. Maitres à ce moment du pays ils avaient voulu abattre les temples et soumettre les populations de l’empire aux lois de leur culte. La chute de l’usurpateiur retarda leur triomphe. Mais leurs doctrines continuèrent à se propager. L’inscription S d’Artaxercès Mnemon prouve clairement que ce prince adopta le culte de Mithra et d*Anâhita. Il alla même plus loin ; à l’exemple des Sémites il introduisit en Perse les