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nora l’énigmatique

— Excusez-moi, capitaine, murmura-t-elle : les nerfs !… Maintenant, il faut agir vite. Ils s’en viennent !

— Qui ?

— Les troupes : les nôtres, les leurs.

Le bruit de la bataille s’était, en effet, rapproché. Absorbés par les événements immédiats, les trois hommes n’y avaient pas prêté attention. On en était au point où, du château, on distinguait l’explosion de chaque obus.

— Vite reprit Nora. Quelques mots d’explication devront vous suffire. Les deux hommes ligotés sont des espions boches ; les deux autres, des amis.

— Avant d’aller plus loin, interrompit le capitaine, dites-nous donc qui a tiré sur nous.

— Les deux Boches.

— Mais, alors ?

— Ce serait trop long à raconter. Attendez !… Pour le moment, il faut hisser ce pavillon au mât qui surmonte le château. C’est un signal convenu avec nos troupes, qui vont venir par ici. Mais il peut attirer l’ennemi. Nous allons nous poster aux fenêtres de la façade, avec les mitrailleuses que vous trouverez dans la pièce voisine et essayer de l’arrêter assez longtemps.

— Le drapeau va nous attirer d’abord le feu de l’artillerie boche : la vieille bicoque n’y résistera pas longtemps.

— Risque à courir. Nous ne laisserons le pavillon que quelques instants : un guetteur, qui l’attend, va le voir tout de suite. Espérons que les artilleurs ennemis