Page:Hartex - Nora l'énigmatique, 1945.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
nora l’énigmatique

— C’est du moins ce qu’on me raconte, ajouta le capitaine. Le curieux, c’est qu’on ne m’envoie pas les messages de James. Toutefois on m’apprend qu’il se signalera à moi par un papier quelconque portant la signature, ou la simple indication « J », suivie d’un dessin représentant un poignard. Il fait bien du mystère, le monsieur ! Enfin !…

Les deux hommes ne tardaient pas à s’envoler. Afin de parer à toute éventualité, ils avaient passé, par-dessus leur uniforme, une sorte de combinaison de mécanicien qui les couvrait entièrement, de la cheville au cou. Armés chacun d’un couteau de commando et d’un revolver d’ordonnance avec de nombreuses balles de rechange, ils emportaient des aliments concentrés pour trois jours. Il était convenu que si, au bout de ce laps de temps, ils n’avaient pas donné de leurs nouvelles ni n’étaient reparus, on se mettrait à leur recherche. On leur enjoignait de ne pas courir de risques trop grands.

L’envolée se passa bien, quoiqu’on remarquât une assez grande activité dans les airs. Des avions des deux partis en présence semblaient aller en reconnaissance évidemment, l’engagement prévu se préparait, s’il n’était déjà déclenché. Possibilité d’autant plus probable qu’à un moment où l’appareil emportant Benoît et Lanieu descendait assez bas, on aperçut les lueurs d’un feu d’artillerie. Le pilote réussit à passer au large de tous ces avions et il déposa ses passagers à l’endroit voulu.

Cependant, les deux hommes n’atterrirent pas à l’intérieur du parc, comme ils se le proposaient. Soit mauvais calcul de la part du pilote, soit effet du vent, ils tombèrent dans les champs, en dehors du mur enceinte.