Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/102

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veine cave dans la veine pulmonaire, et de là dans l’oreillette gauche du cœur ; et, une fois qu’il y est entré, il ne peut revenir sur ses pas.

L’autre anastomose de l’artère pulmonaire a lieu lorsque cette artère sortant du ventricule droit se partage en deux rameaux. À ces deux branches vient s’en ajouter une troisième, c’est le canal artériel, qui se dirige obliquement vers l’aorte dans laquelle il s’ouvre. Il en résulte que chez le fœtus on trouve comme deux aortes, soit deux grands vaisseaux par lesquels l’aorte semble naître du cœur. Le canal artériel, chez l’adulte, diminue, s’atrophie et finalement se dessèche et disparaît tout à fait, comme la veine ombilicale.

Le canal artériel n’a point de membrane intérieure qui empêche le passage du sang dans un sens ou dans l’autre ; car il y a, à l’orifice de l’artère pulmonaire, dont ce canal est, ainsi que je l’ai dit, la continuation, trois valvules sigmoïdes qui regardent en dedans et qui cèdent facilement quand le sang passe du ventricule droit dans l’aorte, mais qui, au contraire, fermant tout à fait l’entrée, empêchent le sang de revenir, des poumons ou de l’aorte, dans le ventricule droit. Il est donc légitime de conclure que chez l’embryon le cœur en se contractant chasse continuellement le sang du ventricule droit dans l’aorte par cette voie.

On dit généralement que ces deux anastomoses, d’ailleurs si évidentes et si considérables, étaient uniquement destinées à la nutrition des poumons, et que chez les adultes, la chaleur et le mouvement des