Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/116

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d’artères, la symétrie et l’étendue des ventricules et des vaisseaux afférents et efférents, je me disais souvent que la nature, n’ayant rien fait en vain, ne pouvait avoir donné en vain à ces vaisseaux une telle étendue ; enfin, en réfléchissant à l’admirable mécanisme des valvules, des fibres et de toute la structure du cœur, à l’abondance du sang mis en mouvement, à la rapidité de ce mouvement, je me demandais si le suc des aliments ingérés pouvait suffire à renouveler incessamment le sang incessamment épuisé. Je compris que les veines seraient vidées et épuisées, et que, d’autre part, les artères se rompraient par cet afflux continuel de sang, si le sang ne retournait par quelque voie des artères dans les veines et ne revenait dans le ventricule droit du cœur.

Je me suis donc d’abord demandé si le sang avait un mouvement circulaire, ce dont j’ai plus tard reconnu la vérité ; j’ai reconnu que le sang sortant du cœur était lancé par la contraction du ventricule gauche du cœur dans les artères et dans toutes les parties du corps, comme par la contraction du ventricule droit, dans l’artère pulmonaire et dans les poumons. De même passant par les veines, il revient dans la veine cave et jusque dans l’oreillette droite, et passant par les veines pulmonaires, il revient dans l’oreillette gauche.

On peut donc appeler ce mouvement du sang, mouvement circulaire, comme Aristote avait appelé circulaire le mouvement de l’atmosphère et des pluies. En effet, la terre humide est desséchée par