Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/12

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Aristote a adopté l’opinion d’Hippocrate relative au mélange de l’air et du sang.

En insufflant la trachée, dit-il, on voit l’air passer jusque dans le cœur[1]. Le cœur a trois cavités, une grande, à droite, une plus petite, à gauche, une moyenne, au milieu. Toutes communiquent avec le poumon[2]. Du cœur partent des vaisseaux qui vont au poumon, sans s’anastomoser pourtant avec les terminaisons de la trachée ; mais, par suite du voisinage de ces deux ordres de ramifications, l’air passe à travers les parois pour se rendre au cœur[3].

Le cœur est le seul organe qui ait du sang par lui-même. Il en contient dans ses propres cavités, tandis que le sang du poumon est contenu dans les veines[4]. Le cœur fait donc, pour ainsi dire, partie des veines, dont on peut le regarder comme une dilatation[5]. Il n’y a de sang que dans les veines et dans le cœur. Du cœur partent deux vaisseaux : d’abord la grande veine, qui, sortant de la grande cavité du cœur, se bifurque pour se rendre aux poumons d’une part, et d’autre part dans tout le corps. Le second vaisseau est l’aorte qui naît dans la cavité moyenne du cœur. Mais l’aorte est une veine ner-

  1. De naturâ animal. éd. Didot, l. I, 6.
  2. Ibid., l. I, 17.
  3. Ibid., l. I, 17. Πόρος δ’ οὐδείς ἐστὶ κοινός : ἀλλὰ διὰ τὴν σύναψιν δέχονται τὸ πνεῦμα, καὶ τῇ καρδίᾳ διαπέμπουσιν.
  4. Ibid., l. II, 15.
  5. Ibid., l. III, 3. Comparez cette idée d’Aristote aux opinions modernes.