Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/134

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mence à se refroidir, mais nulle parcelle de sang n’y pénètre.

Si cette étroite compression a été maintenue pendant quelque temps, et qu’ensuite on la relâche peu à peu, comme on a l’habitude de le faire pour la saignée, voici ce qu’on observe.

Aussitôt la main tout entière se colore, se gonfle ; les veines s’enflent, deviennent variqueuses : dix à douze pulsations des artères amènent une grande quantité de sang qui s’amasse dans la main et la remplit. Cette compression incomplète attire donc une grande quantité de sang, et cela sans douleur, sans chaleur, sans horreur du vide, sans les causes alléguées auparavant. Si on applique le doigt sur l’artère au moment où on commence à relâcher la compression, on sentira recommencer les battements, à mesure que le sang, reprenant son cours, revient doucement dans la main.

Quant à la personne sur le bras de laquelle on fait l’expérience, au moment où la compression se relâche, elle sentira sur-le-champ revenir, avec les pulsations de l’artère, la chaleur et le sang qui paraît avoir franchi un obstacle. Quelque chose sur le trajet des artères semble s’être subitement gonflé et s’être répandu dans la main qui s’est échauffée et distendue aussitôt.

De même qu’une compression étroite fait battre et gonfle les artères placées au-dessus, arrête le pouls de celles qui sont au-dessous, de même une compression incomplète gonfle et fait saillir les veines et les petites artères placées au-dessous, mais non