Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/139

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grande douleur, atteignit la grosseur d’un œuf au bout d’une vingtaine de pulsations : ce qui tenait probablement au voisinage de l’artère. Le sang était poussé avec plus de force et plus de rapidité à l’endroit contusionné.

C’est pourquoi, dans la phlébotomie, quand nous voulons faire jaillir le sang au loin et avec violence, nous lions au-dessus et non au-dessous de l’endroit que nous voulons saigner. Si le sang venait des veines placées au-dessus, cette compression serait un obstacle, au lieu d’être une aide, et il serait rationnel de comprimer au-dessous de la saignée pour arrêter le sang et le faire s’écouler avec plus d’abondance, si réellement le sang descendait par les veines des parties susjacentes. Mais, comme le sang passe des artères dans les veines qui sont au-dessous, le retour du sang est empêché par la compression de ces dernières. Les veines se gonflent, et lorsqu’une ouverture a été faite, le sang sort par cet orifice avec bien plus d’impétuosité. Mais si vous ôtez la compression, la voie de retour est ouverte, et le sang ne coule plus par la plaie que goutte à goutte. Tout le monde sait que, dans une saignée, soit en détachant la bande de compression, soit en liant au-dessous de la saignée, soit en liant le membre avec une grande force, le sang ne sort plus qu’en bavant. C’est que, d’une part, le passage du sang dans les artères est arrêté par une compression trop forte, et que, d’autre part, le retour du sang se fait facilement par les veines quand la bande a été enlevée.