Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/268

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valvules portées de bas en haut par la compression du sang.

Ajoutons à cela que la théorie de Spring est peut-être, dans une certaine mesure, exacte. Il est fort possible que les muscles papillaires soient déjà relâchés, alors que le ventricule est encore contracté. Il serait intéressant de vérifier ce fait par des expériences directes.

M. Sée pense que l’occlusion de l’orifice droit ne se fait pas de la même manière que celle de l’orifice gauche. « Les muscles papillaires du ventricule gauche, dit-il dans les conclusions qui terminent son travail, sont disposés de façon à s’emboîter l’un dans l’autre et à combler la portion gauche de la cavité ventriculaire. En se contractant, ils attirent à gauche les deux valves de la mitrale qu’ils appliquent l’une sur l’autre contre la paroi du ventricule. La valve droite joue le rôle essentiel dans l’occlusion de l’orifice auriculo-ventriculaire ; mais la valve gauche n’est pas inutile, non plus que les deux languettes valvulaires accessoires. — Les muscles papillaires du ventricule droit, en se contractant, appliquent et étalent les valves de la tricuspide à la surface de la cloison. La forme convexe de cette dernière rend compte de l’existence de trois valves dans le cœur droit. »

On voit que les divergences des auteurs sont grandes sur ce point si intéressant de la physiologie cardiaque. Il y aurait donc lieu de faire de nouvelles recherches[1].

§ III. Du cœur comme agent d’impulsion de sang. — À chaque contraction du ventricule, une certaine quantité de sang est lancée dans l’artère : cette quantité de sang représente le débit du cœur. Harvey, en supputant ce que chaque systole lance hors du cœur, avait conclu que la circulation existe : car, en une heure, le cœur lance ainsi plus de sang qu’il n’y en a dans tout le corps.

On peut donner la démonstration graphique du phéno-

  1. Voy. aussi Serpaggi : Étude sur les divers modes d’occlusion des orifices aur.-ventric. Th. inaug., Paris, 1877.