Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/282

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de sang par le bout central. Mettez à nu la veine fémorale d’un chien et introduisez une canule dans le bout central du vaisseau, après avoir lié le bout périphérique, il y aura par le bout central, sinon un jet de sang, au moins un écoulement assez abondant pour constituer une hémorrhagie véritable, qui serait dangereuse si le sang ne se coagulait pas rapidement dans le tube. On peut démontrer le même fait d’une autre manière, en injectant dans le tube un liquide incolore, une solution de carbonate de soude, par exemple, ayant à peu près la densité du sang. Puis on ferme avec un caoutchouc et une pince l’orifice du tube. Peu à peu le liquide se mélangera avec le sang, de sorte que finalement dans le tube de verre il n’y aura plus que du sang. Ce fait indique bien qu’il n’y a pas stagnation du sang dans les veines, même lorsque les rameaux de la périphérie sont séparés des troncs. Il y a donc pour le sang veineux une tendance aussi bien à aller vers la périphérie qu’à remonter vers le cœur : et les valvules ne s’y peuvent opposer que d’une manière tout à fait insuffisante. Ce qui est bien plus efficace, c’est la vis a tergo. Dans les veines le sang est toujours poussé vers le cœur ; et c’est cette poussée qui empêche le sang veineux de refluer et de revenir en arrière. C’est la conséquence de la conclusion que nous indiquions plus haut : la pression dans les veines va en diminuant à mesure qu’elles sont plus proches du cœur.

La respiration et l’effort modifient d’une manière très notable la pression artérielle et la pression veineuse. En laissant de côté l’influence très complexe du rythme respiratoire sur les centres nerveux, on voit que les mouvements d’expiration augmentent la pression artérielle, tandis que les mouvements d’inspiration la font baisser aussitôt.

Cette action peut s’expliquer de deux manières, soit par l’action directe sur le cœur lui-même, soit par l’action sur les grosses veines qui se rendent au cœur, et qui, com-