Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans un bain d’eau ou d’huile, immédiatement le pouls devrait devenir beaucoup plus faible et beaucoup plus lent. Car, lorsque le corps est plongé dans le bain, l’air pourra difficilement pénétrer dans les artères, si même la chose n’est pas tout à fait impossible. Si toutes les artères profondes ou superficielles sont distendues au même moment et avec une rapidité égale, comment l’air pourra-t-il passer avec autant de facilité et de rapidité dans tout l’organisme, dans la chair et les tissus les plus intimes du corps aussi bien que dans la peau seule ? Comment les artères pourraient-elles attirer l’air du dehors dans leurs cavités, chez le fœtus, à travers le ventre de la mère et le tissu de l’utérus ? Comment les phoques, les baleines, les dauphins, tous les cétacés et tous les poissons habitant la profondeur des mers, peuvent-ils, dans la diastole et la systole de leurs artères, à travers l’immense masse d’eau qui les entoure, attirer et rejeter l’air par de rapides pulsations ? Je ne suis pas éloigné de croire qu’ils absorbent l’air contenu dans l’eau et qu’ils y rejettent les fuliginosités de leur sang.

Si, dans la systole, les artères chassent de leur cavité les fuliginosités du sang dans les porosités de la chair et de la peau, pourquoi ne chasseraient-elles pas de même les esprits qu’on dit y être aussi contenus, et qui sont bien plus subtils que les fuliginosités ? Si les artères absorbent et rejettent l’air dans la systole et dans la diastole, comme les poumons dans la respiration, pourquoi ne voit-on pas ce phé-