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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/86

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Il y a dans le cœur deux mouvements, l’un pour les oreillettes, l’autre pour les ventricules, qui se passent presqu’au même moment, mais qui ne sont néanmoins tout à fait simultanés. En effet le mouvement des oreillettes précède, et celui des ventricules suit. Le mouvement semble partir des oreillettes pour gagner les ventricules. Si l’on observe ces phénomènes sur des poissons et des animaux à sang froid, on voit que, lorsque le cœur plus languissant commence à mourir, entre ces deux mouvements de l’oreillette et du ventricule, il y a une certaine période de repos : le cœur excité à se mouvoir répond plus lentement à cette excitation. Enfin, touchant de plus près encore à la mort, il cesse ses contractions, faisant comme une légère inclinaison de tête ; les oreillettes font encore quelques obscurs mouvements, mais si peu perceptibles, qu’il semble que ce soit plutôt un signal de mouvement pour l’oreillette que le mouvement lui-même. Ainsi le cœur cesse de battre avant les oreillettes, qui semblent survivre aux ventricules. Le ventricule gauche cesse de battre le premier, puis l’oreillette gauche, puis le ventricule droit, et enfin, comme Galien l’avait remarqué, lorsque tout mouvement a cessé et que tout est mort, l’oreillette droite continue à battre. Il semble que les dernières traces de la vie s’y soient réfugiées, et, quand le cœur paraît tout à fait mort, deux ou trois pulsations des oreillettes le réveillent. Alors il commence lentement une dernière pulsation qu’il achève lentement et avec peine.