ques ? » Ces pays-là sont probablement la Yougoslavie, la Bulgarie, la Pologne et autres États vassaux du Kremlin.
Dieu sait combien on abuse aussi des vocables progressifs et réactionnaires ! Sont progressifs, paraît-il, tous ceux qui favorisent le chambardement à tout prix des institutions existantes ; sont réactionnaires, ceux qui refusent d’accepter un changement pour le pire. Un ouvrier mécanicien, fort intéressé aux organisations syndicales, s’étonnait un jour de la répugnance que m’inspiraient les soi-disant apôtres du marxisme en Amérique.
— Pourtant, dit-il, les gens vous considèrent généralement comme progressiste.
— Il faut d’abord savoir ce qu’on entend par là.
— J’entends les idées nouvelles. Faut pas s’opposer au changement.
— Il s’agirait d’abord de démontrer que le changement proposé par les rouges est un progrès. Pour moi, jusqu’à preuve du contraire, il est un recul. Les vrais réactionnaires sont probablement les révolutionnaires de l’État totalitaire.
— Vous n’ignorez pas qu’on a fait des choses magnifiques en Russie.
Il allait me répéter les bobards du bureau de propagande du commintern, dont la tête est à Moscou, et dont les membres s’agitent dans quelques feuilles de choux du Canada, de la France et des États-Unis, quand je lui posai quelques questions :
— Serait-ce indiscret de vous demander combien vous gagnez dans votre métier ?
— Oh ! Un dans l’autre, à peu près soixante dollars par semaine.
— Savez-vous combien gagne votre camarade de l’URSS ?
— Probablement moins, mais là-bas, on a eu la révolution, puis la guerre… Donnez-leur une chance !