Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/130

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l’ouvrier, fournissant un capital d’essence supérieure, ne serait-il pas compté lui aussi parmi les actionnaires et traité comme tel ?

« De la logique de ce raisonnement naquit, à Valmont, le système coopératif. Nous avons deux sortes d’actions : les actions de travail et les actions de capital. Celles-ci, plus stables, sont garanties par la propriété ; celles-là, moins immuables, sont périmées du moment que le travailleur quitte l’atelier, car, alors, il emporte avec lui tout son capital, qui est inséparable de sa personne et de la mise en acte de ses capacités.

— Alors, vous payez des dividendes à vos ouvriers ?

— Sans doute. Ces dividendes varient suivant la fonction : celle de l’ingénieur représente un capital plus élevé que celui d’un contremaître, celle d’un contremaître vaut mieux que celle d’un simple machiniste, et ainsi de suite.

— Comme résultat pratique, l’industrie en a-t-elle retiré des bénéfices réels ?

— Le premier résultat est d’avoir éliminé l’action dissolvante des syndicats ouvriers. Nous n’avons jamais passé par les fourches caudines de l’arbitrage syndicaliste. Selon l’expression populaire, « nous lavons notre lin-