Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/189

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— Je t’adore ! murmure-t-il. Tu as été… tu as été… Je ne sais plus… les mots ne me viennent pas, ne veulent pas dire ce que je sens là…

— Couvre-moi, je vais avoir froid. Il la couvre de son manteau.

— Maintenant, continue-t-elle, tu vas m’accompagner chez moi. Ma voiture m’attend. Viens !

Ils sont bientôt dans le livoir de la comédienne. Elle fait asseoir son ami dans une causeuse de velours. Comme il ne parle pas, elle lui dit : « Embrasse-moi, Marcel. » Leurs lèvres se joignent. Alors, elle lui enlace le cou de ses deux mains, et se penchant vers lui : « Nous partirons ensemble. Viens ! Nous irons dans des pays où il y a toujours du soleil et des fleurs. Nous nous embrasserons sous les palmiers. Tu es si beau, si beau ! Je renonce au théâtre… C’est toi que je veux, toi !… toi ! » Il lui répond en l’étreignant : « Je t’adore ! Je ne vois plus rien en dehors de toi, ma bien-aimée. Je te suivrai au bout du monde ! »

— Tu veux !

— Je veux !

À ce moment, Germaine n’est plus la créature de Didier : elle aime Marcel avec toute la passion et la sincérité dont une femme est capable.