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LE SOUFFLET


Il était nuit, et la séance se continuait, ardente et haineuse. Un des lieutenants de Didier dit à l’oreille du premier ministre : « Marcel Faure est dans la galerie.

— Il y a des gens qui aiment à se regarder mourir. Faure est un de ceux-là… Dis-moi, est-ce lui qui a commandé à la gauche de faire pareil tapage ?

— Possible ! Mais, voyez-vous ses amis, Félix et Jean ? Comment peuvent-ils être si calmes, à l’heure décisive ?

— C’est vrai. Ils n’ont pas lâché une parole depuis le commencement du débat. Ils sont redoutables. J’ai toujours craint les chiens qui n’aboient pas.

— Ministre, j’ai peur que la séance se prolonge indéfiniment. Tout le monde veut parler. Le président est sur les dents.

— Je parlerai tout à l’heure. On m’écoutera, sinon…