Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/208

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que l’amour du sol natal dégénère en fanatisme et devienne une menace pour les autres peuples qui ont droit à la vie et à l’amour. Ici, messieurs, commence la mission du syndicalisme international, qui, réunissant les ouvriers des divers pays dans une communauté d’intérêts et d’aspirations, résout le problème de la fraternité universelle, que la révolution de quatre-vingt-neuf avait entrevue sur les degrés de la guillotine, où fut décapitée la doctrine de l’impérialisme d’État. »

Dans la dernière partie de son discours, Didier s’attaqua aux institutions scolaires fondées par des particuliers et vivant en marge des écoles de l’État. D’après lui, c’est l’esprit international qu’on doit infuser à l’enfant, non pas l’esprit régional ou national, qui lui crée une mentalité étroite d’où naîtront tous les conflits de races et de nationalités.

En terminant, il s’écria : « Nous allons refondre la société sans verser une goutte de sang. Les pacifistes c’est nous ! Il se peut que, notre œuvre terminée, les passions humaines défigurent le monument que nous aurons élevé à la concorde et à l’égalité ; il se peut que le souffle de l’homme, vicié depuis tant de siècles, souille la pureté de notre pensée féconde. Qu’importe ! Nous aurons tout de même