Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/223

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gnon : tout le monde y passe. Vraisemblablement, Claire s’était réfugiée dans une famille, pour y faire l’office de servante ou d’institutrice. En pareil cas, les recherches devenaient difficiles : il y a, dans Montréal des centaines de mille foyers. Un officier de police passait près de lui ; il lui demanda conseil. Quand il eut écouté Marcel, il lui dit : « Je ne vois qu’un moyen : lisez les colonnes des petites annonces du « Midi », sous la rubrique : « Jeunes filles demandées ».

Il se rendit aux bureaux du « Midi » et demanda les exemplaires des jours précédents.

Il parcourut les petites annonces. Après avoir dévoré des lignes et des lignes de cet énervant caractère que les typos appellent « non-pareil », il s’arrêta tout à coup, convaincu qu’il avait son affaire : « On demande une jeune fille instruite et distinguée pour enseigner le français à un garçonnet et à une fillette de langue anglaise, dans famille privée. S’ad. 3000 rue Union ». Sans plus chercher, il mit le journal dans sa poche et sauta dans le premier tramway.

Marcel sonna à la porte d’une vaste maison de pierre brune, enfoncée derrière une rangée d’arbres. Une toute jeune servante vint