Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/45

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sauvegarderai ton honneur. Écoute bien : dans trois semaines, je pars pour la Floride, où je passerai l’hiver. J’y serai cinq mois, seule avec toi. Tu auras le temps de donner le jour à ton enfant et de te rétablir avant le retour. Personne n’en saura rien, je te le promets, à l’exception de monsieur Faure que je mettrai au courant et qui gardera sûrement le secret.

— Mais l’enfant ? Sa seule présence révélera…

— J’y ai songé : il passera pour mon enfant à moi.

— Je ne puis… je ne puis accepter… Faire un tel mensonge pour moi ! Tromper tout le monde !… C’est horrible !…

— Je le veux ! Je t’ordonne de m’obéir ! Le pauvre petit qui naîtra de toi, il ne faut pas qu’il porte toute sa vie les meurtrissures de ta chute : il ne serait qu’un misérable. Tu resteras avec nous, avec lui, tu l’aimeras et tu connaîtras les joies de la maternité ; tu en recevras la consolation de ton cœur brisé. Le veux-tu ?

— « Je le veux », répondit-elle faiblement.

Cinq mois après cette pénible conversation, les deux femmes revenaient de voyage avec une pouponne qui avait nom Claire Faure.

Cependant, la fille-mère ne put survivre à