Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/73

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qui sera quelque chose de moi-même, j’ai jugé qu’elle m’appartenait un peu, que j’avais sur elle des droits paternels. Aussi, pour son bien, pour le bien de ma race, lui ai-je imposé mon école, qui est l’avenir.

« J’ai établi, ici, un système de perfectionnement intellectuel, moral et social dont le pays n’offre point d’exemple. La vaste institution, qui s’élève à trois pas de nous, comprend quatre cours d’enseignement : le primaire, le primaire supérieur technique et industriel, le primaire supérieur commercial, le primaire supérieur général. Le primaire est destiné à tous les enfants sans exception, car il est à la base des trois autres. On y entre à sept ans et on en sort à onze ou douze ans. On y fait plus d’éducation que d’instruction, car cette phrase de Danton est toujours vraie : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin de l’homme. »

« Observez l’enfant civilisé : à quel âge apprend-il les grands principes de la moralité humaine ? Entre sept et dix ans. Quoi qu’en dise Rousseau, c’est alors qu’il discerne le mieux, parce qu’exempt de passions, le bien et le mal, le juste et l’injuste, l’honneur et le déshonneur. Il rougit plus vite d’une faute commise, de même qu’il tire plus d’orgueil d’une belle action. Les déchets de la vie n’ont pas encrassé