— Tu te nommes Paul ? demanda Félix.
— Oui monsieur, Paul Rioux.
— Que feras-tu, quand tu seras grand ?
— Je serai modeleur comme papa.
— Cela te plaît beaucoup ?
— Oh ! Oui. C’est un beau et utile métier.
— Utile à qui, mon ami ?
— Mais… à moi, à l’industrie, à mon pays. Moi, voyez-vous, faut que je travaille comme tout le monde, que je serve à quelque chose, que je me fasse vivre. Voilà un métier que j’aime et que je puis apprendre facilement : je le choisis et je gagne ma nourriture avec, et je me ramasse de l’argent… pour plus tard. Et puis, il y a, ici, de grandes usines, La Métallurgique de Valmont, qui font du bien à un tas de monde. Il y faut de bons ouvriers pour continuer… Vous voyez bien que mon métier est utile.
— Mais ton pays ?… Tu penses que ton pays a besoin de toi ?
— Certainement, monsieur, il a besoin de moi et des autres : un pays, c’est fait avec des hommes comme moi. J’aide l’industrie, l’industrie aide le pays. Est-ce vrai ?
— Tu es un brave petit gars, dit Félix en l’embrassant. Mais, ajouta-t-il, où apprends-tu ces choses ?