États qui s’avisaient de remuer, et les grandes puissances elles-mêmes n’ètaient pas à l’abri de cette férule.
Ce n’est pourtant pas, on le comprend, à l’immuable Moniteur, que nous demanderons l’histoire de la presse à cette époque. Un autre journal s’était élevé au dessus de tous les autres et avait conquis une grande influence sur l’opinion publique : c’est le Journal des Débats. Son histoire, que nous allons esquisser, résume toute celle du journalisme sous l’empire et dans les commencements de la restauration[1].
Le Journal des Débats fut fondé par deux frères, François et Louis Bertin. Ces maîtres de la presse périodique, comme les appelle un critique célèbre, ont été diversement jugés, mais, à quelque point de vue qu’on se place, on ne peut refuser un grand sens, une grande intelligence des affaires aux hommes qui ont su fonder, dans des circonstances aussi difficiles, et conduire jusqu’à présent à travers une fortune toujours nouvelle et des révolutions inouies, une entreprise comme le Journal des Débats, la plus grande affaire de presse qui se soit faite en Europe.
Ce fut vers la fin de 1799 que M. Bertin l’aîné acheta de Baudouin l’imprimeur, moyennant 20 000
- ↑ M. Nettement a publié sur le Journal des Débats deux volumes pleins de faits curieux, auxquels nous avons fait plus d’un emprunt.
